A l’occasion des élections régionales, le réseau Zero Waste Nouvelle-Aquitaine et ses partenaires ont souhaité, par le biais d’un questionnaire en ligne, mesurer l’ambition portée par les candidats sur la thématique de réduction des déchets et de lutte contre le gaspillage.

Cependant, au vu de la faible présence du sujet des déchets et du gaspillage dans la campagne des élections régionales, le rôle des Régions en la matière ne semble pas si évident. Pourtant, la Région dispose de leviers d’actions importants en matière de réduction effective des déchets au niveau local.

La réduction des déchets, un sujet environnemental majeur de ces élections passé sous silence par les candidats.

N’ayant pas eu de réponses des autres listes sur cette compétence majeure de la Région, nous avons cherché des informations dans leurs programmes concernant la politique qu’ils souhaitent mener au cours de ce prochain mandat. La question des déchets est sur les différentes listes très peu évoquée et il nous est donc difficile de retranscrire leurs projets en ce sens.

Les réponses au questionnaire et analyse par le réseau Zero Waste  Nouvelle-Aquitaine

Trois listes ont répondu à ce questionnaire portant sur le paradigme de la prévention et gestion des déchets (collecte des biodéchets, consigne, extension de la consigne de tri, méthanisation, réduction à la source, Plan Régional de Gestion des Déchets…) : On est là ! (Clémence Guetté), Le Mouvement de la Ruralité (Eddie Puyjalon), Nos Terroirs Notre Avenir (Nicolas Thierry). Les autres listes n’ayant pas répondu à notre sollicitation et à nos relances.

Réduction des déchets

Les trois candidats sont unanimes sur la nécessité d’aller plus loin dans la réduction des déchets et de revoir en ce sens le Plan Régional de Gestion des Déchets (question 1). On constate cependant que les moyens pour y parvenir diffèrent. L’ambition de Nicolas Thierry étant de parvenir à un territoire 100% zéro déchet d’ici 2028. Tandis que Clémentine Guetté mise davantage sur le recyclage. Solution qui vient après la réduction dans la hiérarchie de traitement des déchets du code de l’environnement, rappelons-le.

Modes de traitement

Concernant les modes de traitement des déchets, l’enfouissement est présenté comme une solution à bannir définitivement par les candidats. L’incinération sous couvert de valorisation énergétique est reconnue utile par les listes d’Eddie Puyjalon et Clémentine Guetté. Nicolas Thierry estime qu’il ne s’agit pas d’énergie renouvelable et qu’elle ne doit pas être perçue comme telle.

La collecte séparée des biodéchets et leur traitement est également un sujet fort (questions 6 & 7). Ceci avec un mix de solutions préconisées par les différents programmes, comprenant notamment un circuit fermé avec les agriculteurs locaux pour utilisation du compost et digestat. La méthanisation est reconnue utile par les trois listes mais en soulignant les risques liés à un transfert de traitement de l’incinération vers la méthanisation en dépit de la prévention. Mais aussi un détournement des terres vivrières de leur fonction première pour fournir ces mêmes structures, souligne Eddie Puyjalon.
L’extension des consignes de tri soulève la question de l’interdiction du plastique à usage unique (question 9). Si pour Eddie Puyjalon, cette mesure en faveur du recyclage va dans le bon sens, Clémentine Guetté souligne qu’elle ne permet pas de faire disparaitre le plastique à usage unique. Nicolas Thierry souhaite aller beaucoup plus loin en raccourcissant l’interdiction programmée à 2040 par la loi AGEC à 2030. L’extension de la consigne de tri n’étant pas une solution pour faire face à ce problème environnemental majeur.

Consigne et tarification incitative

En ce qui concerne les sujets de la consigne et de la tarification incitative (question 10 & 13), les trois candidats sont là aussi favorables à ces solutions et souhaitent pouvoir les développer et les encourager en Nouvelle-Aquitaine.

Retrouvez l’néraglité des répondes dans le document ci-dessous :
ZW – Questionnaire Régionales – Politique déchets

Rappel sur le rôle primordial des Régions dans la réduction des déchets

En tant que cheffe de file du développement économique, la Région peut soutenir par exemple les filières de traitement des biodéchets triés à la source et de consigne pour réemploi des emballages en verre. Cela doit se traduire par des financements (notamment issus des fonds européens) de projets locaux et par l’animation de réseau d’acteurs locaux visant à la création de synergies territoriales.

De par sa compétence sur la formation, la Région peut accompagner les professionnel.les à monter en compétence et changer leurs pratiques non seulement quant à la gestion des déchets mais en priorité à leur réduction (ce qui est encore trop rarement le cas). Les besoins se font ressentir notamment dans des secteurs tels que l’événementiel et la restauration mais aussi pour les élu·es locaux et technicien·nes de collectivités locales.

Enfin, la Région doit se montrer exemplaire dans la gestion des établissements et structures qu’elle gère. Il s’agit notamment de repenser la commande publique pour privilégier le réemploi et la réparabilité des produits et matériaux, de mettre en place des plans de lutte contre le gaspillage alimentaire ainsi que le tri des biodéchets dans les lycées, ou encore de supprimer l’usage unique dans les administrations régionales.

Associations et acteurs à l’origine de ce questionnaire :